Dipadolum

Le Dipadolum est une encyclopédie.

Je l'ai trouvé avec ma mère dans une librairie. De hautes piles de livres cachaient la petite table sur laquelle il était posé, pourtant j'ai tout de suite su qu'il était là. Il est assez épais, la couverture est, je dirais, plutôt souple, et le titre est gravé en lettres argentées.

C'est un livre magique, capable de se transformer pendant la lecture, il n'est jamais vraiment saisissable dans son ensemble. Il est divisé en trois parties, la première contient les articles, la seconde les "TSS", et la dernière une annexe composée de la bibliographie, de notes diverses et de quelques illustrations supplémentaires. 

Les articles sortent parfois de la forme encyclopédique classique, sont inventoriés des mots existants, rares ou notables, des termes et des concepts, des extraits littéraires, ainsi que des dérivations diverses. Les TSS, textes sans statut, sont le recueil de divers écrits qui n'appartiennent pas directement à un registre littéraire déterminé, et que je situe volontairement en dehors des genres existants. Ils ne sont pas destinés à augmenter le potentiel encyclopédique du Dipadolum, mais plutôt son potentiel subjectif.

 

Une citation de Saint Gelais, dans L'empire du pseudo: modernisés de la science fiction qui redéfinit l'encyclopédie à la suite de la lecture de Lector in Fabula d'Umberto Eco. 

 

"L'encyclopédie, qui ne se confond pas avec la réalité empirique, mais constitue un modèle à la fois culturel et sémiotique, couvre des domaines aussi divers que l'histolre, la géographie, la culture, sans compter les savoirs techniques et les "scripts" (Schank et Abelson, 1977), c'est-à-dire les scénarios décrivant des séquences d'événements. Il va de soi que l'encyclopédie constitue un réseau mouvant, en perpétuelle transformation et variable selon les communautés. De plus, les encyclopédies sont des structures semi-hiérarchisées : certaines connaissances très générales sont partagées par l'ensemble d'une communauté alors que d'autres, plus spécialisées, se situent aux franges de l'encyclopédie."

Le Dipadolum est un agencement conscient d'un ensemble d'intérêts et de nourritures célestes. Dans le cadre de la perception borgienne de l'encyclopédie, et des mythologies au sens où l'entend Roland Barthes.