Dipadolum

« La langue comme performance de tout langage n'est ni réactionnaire ni progressiste, elle est fascite, car le fascisme ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire. »

a réécrire c'est tout ce qui s'adresse à l'imagination, tout ce qui n'est pas susceptible de vérification, mais porte sa vérité en soi-même, dans sa vraisemblance, ou, ce qui revient au même, la force de persuasion que lui confère sa beauté8.un mythe et une parole performative

[odogʁaf] Petit appareil permettant de capturer les molécules d'air à un instant donné, et de restituer plus tard l'odeur prise. Ce qui différencie l'odographe d'un simple prélévateur d'air, c'est que l'odographe est capable de faire sentir à l'utilisateur une même odeur un grand nombre fois. Un système de reproduction homothétique des molécules y est intégré, et permet de conserver celles qui constituent l'odeur.

Les nez les plus brillants possèdent des appareils à haute sensibilité équipés de détecteurs très fins de molécules odorantes, et d'un copieur, et généralement de restituteurs à sorties multiples. Des odographes plus basiques existent pour un usage amateur, ils sont munis de capteurs qui reconnaissent parmi une centaine de molécules celles qui dessinent le panel odorant le plus classique (aldéhydes, cétones, esters), qui sont donc moins précis, mais suffisent à la restitution d'un souvenir.

Les recherches en odographie sont concentrées autour des applications militaires de détection, de reconnaissance et ont permis l'accès à l'usage industriel en parfumerie (lessives, parfums, savons), et dans l'agroalimentaire ainsi que le développement plus récent d'un usage domestique.

Qu'est ce que tu me chantes là Jean-Pierre Brisset ? Il associe les coassements des grenouilles au langage humain, disant qu'elles en seraient peut-être même à l'origine. En effet lorsu'elles chantent en réunion, c'est "de loin un brouhaha de foule humaine". Alors qu'on imagine deux hommes velus, reclus, grognant, poussant un vague cri en "a", tout en se tendant un objet, Brisset lui nous laisse voir des milliers de personnes en même temps, tentant de reproduire le chant lointain des batraciens

Début d'une collection infinissable de sixtes dans des morceaux musicaux déclenché par la constatation que la petite musique de la SNCF en était constituée. Orfeu negro de Luiz Bonfa commence par une sixte. Les trompettes de la renommée de Georges Brassens également. La Marseillaise, entre "gloire" et "est arrivé". Je l'aime à mourir de Françis Cabrel commence par une sixte. All Blues de Miles Davis également. Personne ne connait ma peine débute par une sixte descendante.

Moi quand on me dit prophétie comme ça, je pense beaucoup à Marx. Ah oui ? Parce que j'ai pas mal lu les post-marxistes, souvent ils lui reprochent d'avoir voulu prophétiser la révolution du prolétariat comme une nécessité historique. Camus l'a assez bien fait, en tant que critique. Les situationnistes, aussi, qui l'on surtout reproché aux maoistes. C'est marrant, inattendu en tout cas. Les autres se questionnent sur les voyages dans le temps, où est ce que tu irais si tu pouvais aller

[klun] De l’anglais clown, qui désigne un paysan rustre, probablement de l’ancien allemand, klönne, désignant un être vieux et malhabile. Si par analogie, on peut associer les divers comiques populaires des théâtres de saltimbanques entre eux, si tous les acteurs des tréteaux de tout temps se ressemblent et se rejoignent, le clown reste lui sans filiation réelle avec aucun des types traditionnels. Son origine remonte à celle du cirque moderne, à la fin du XVIIIème siècle.

Le clown, avant de devenir un personnage familier, a été acrobate burlesque, dresseur d’animaux, pantomime, acteur et bavard… Deux types de clowns familiers se distinguent.  Le « clown auguste », au visage blanc, nez rond et rouge, cheveux longs et frisés, au costume saugrenu d’une ampleur excessive, se différencie du « clown blanc », paré d’un costume étincelant, d’un chapeau conique en feutre blanc, d’un sourcil arqué.

Ce dernier ressemble davantage au Pierrot rêveur, il est moins bouffon et grotesque que l’auguste. Une hiérarchie est admise dans le milieu circassien, le clown auguste est toujours la victime de sa naïveté, tourné en dérision par le clown blanc. Ils répondent chacun à une représentation physique caractéristique, et donc à un mode de jeu et de provocation du rire distinct.

[aɔkigaʁa] Aokigahara est le nom de l'immense forêt qui s'étend au pied du mont Fuji. C'est le lieu de prédilection des suicidaires Japonais pour mettre fin à leur jour.

Aconitum napellus [akɔnit napɛl] Parmi les noms vernaculaires de l'aconit napel, on trouve le Tue-loup bleu, le sabot du pape, le pistolet, la capuche de moine. J'y vois le Tue loup-bleu. Le chausson papal. Le gros gun du dealer de Baltimore. Le capuchon d'un jeune moine sous la pluie, qui trottine discrètement depuis le jardin du monastère pour s'abriter sous le cloître. C'est aussi la plante connue pour être la plus toxique d'Europe. Fleurs, graines, feuilles, tige et racines sont vénéneus

[daʁvasa] En 1971, dans le désert de Karakoum au Turkménistan, des géologues soviétiques effectuent un forage d'exploration gazière à Darvaza et percent par erreur une cavité remplie de gaz naturel. Le sol s'effondre sous leurs pieds, libérant un gaz inflammable, et ouvrant ainsi la cavité de lave en fusion nommé "porte de l'Enfer".

[siʁ.ka.si.ɛn] La Circassie est une région historique, au bord de la mer Noire dans le nord du Caucase. L'adjectif circassienne désigne non seulement celle qui est originaire de Circassie, qui habite cette région, mais aussi une robe en gaze, à la mode à la fin du XVIIIème siècle.

Elle se compose d'un corsage décolleté, le plus souvent terminé par un noeud sur la poitrine. Elle a trois pans, une queue, et deux ailes, tous d'égale longueur. Deux types de manches se superposent, les premières sont courtes et évasées, et les secondes qui descendent jusque sous le coude, sont plus resserrées, et se termine en ruché (une bande d'étoffe plissée).

[Tœːrkyˑlɛmpijɛvɔngahdus] Törkylempijävongahdus est un pangramme finnois, un mot qui contient toutes les lettres de l'alphabet. Il connaît différentes acceptations/admissions? de sa traduction, dont par exemple : "l'appel suppliant du boueux qui embrasse passionnément"; "le cri de chouette de l'amant coupable"; "le gémissement du baiseur dégoutant"; ou encore "le glapissement de l'amoureux grossier".

[ɛk.stʁɛ] Les poètes lèvent des mains où tremblent de vivants vitriols, sur les tables le ciel idole s'arc boute, et le sexe fin trempe une langue de glace dans chaque trou, dans chaque place que le ciel laisse en avançant. Le sol est tout conchié d'âmes et de femmes au sexe joli dont les cadavres tout petits dépapillotent leurs momies. L'ombilic des limbes, Antonin Artaud

[abɔs] Abos sera le nouveau mot pour désigner cette semi-campagne, les villages / villes si étranges, banlieue pour les citadins, cité pour les campagnards, ces endroits où les enfants ont effectivement pu sortir jouer librement dans la rue connaître la vieille madame Grégoire et les noms de tous les chats du couple sympa trois maisons plus loin.

Il n'y a pas cependant l'excitation de la forêt, ou la connaissance du soir seul, sans le chien qui traverse ou la voisine qui chante ou les sons fumés de la ville au loin. Seul seul, avec les herbes et le soleil disparu. La différence est fine, et les habitants des abos la travaillent. Ils habitent à Paris, Marseille ou Lyon, mais c'est un village de 4000 habitants qui y est collé, eux aussi sont de la cambrousse, il faut une heure de RER pour arriver à la première gare.

Expression « noire » pour désigner un postérieur féminin particulièrement volumineux. Avoir un badonkadonk implique de posséder une taille très fine, qui s’élargit exagérément au niveau des hanches et des fesses. Une caractéristique supplémentaire conditionne parfois l’emploi du terme, le fessier désigné comme un badonkadonk doit être assumé et mis en évidence, par exemple avec un pantalon porté bas ou des vêtements moulants qui accentuent la taille et la rondeur du postérieur.

Une langue à tons est une langue où une même syllabe peut se chanter, sur plusieurs notes différentes, ou sur différentes mélodies représentant le passage d’une note à l’autre. Ces syllabes chantées entrent dans le sens des mots. L’exemple le plus cité des langues à tons est le mandarin, et du ma qui accepte les quatre intonations (le ton plat, le ton grave, le ton montant et le ton descendant). Mā signifie « maman », má « chanvre », mà « insulter » et « mă », cheval.

Acrylamide Agroforesterie Alfalfa Alumni Antispécisme Aquabike Atterrisseur Chouille Dégun Droniste Écocité Écoconception Émoji Enjailler Fablab Fixie Geeker Hackathon Lombricomposteur Malussé Mara Matinalier Microbiome Micropaiment Néonaticide Nanoscope Nomophobie Pad thaï Peshmerga Piquillo Postapocalyptique Relationniste Sitographie Spoiler Troller Tweeter Twittosphère Ubérisé Viandard Vivre-ensemble Yézidisme Youtoubeur

[ɛ̃pʁesif] Les langues d'Europe occidentale manquent d'une catégorie entière de mots: les impressifs (ou idéophones). Ce sont des mots imagés, descriptifs, un peu comme nos interjections, bien que dans certains cas, pour un étranger, le lien entre la forme du mot et la chose évoqué n'a rien d'évident. L'important, est qu'ils soient perçus comme des images par ceux qui les emploient.

Contrairement aux interjections, les impressifs sont le plus souvent intégrés à une phrase normale, comme des espèces d'adverbes, comme si l'on pouvait dire "il sauta hop dans le ruisseau" sans faire de pause ni avant ni après le mot "hop". Dans les langues où il existe il contribue à colorer l'expression et à nuancer le sens, et leur saveur concrète, charnelle, est parfaitement intraduisible : "il sauta hop" n'est pas exactement "il sauta plouf".

Le japonais est une des langues où ils sont le plus utilisés. Ainsi dans la phrase "Zyagutikara potatto mizuga otita" - potatto est un impressif qui suggère que la goutte était plutôt grosse, est tombée lourdement et s'est étalée au contact du sol; on le remplace par pototto si la goutte est de taille moyenne, et par potutto si elle est de petite taille.

« Travailler à la dénégation. Dessiner pour ne pas dire sans dire ce que je vous dis que je ne vous dis pas. Je fais même, donc je dessine autant qu'elle qui parle peut-être plus que moi » Jaques Derrida, Mille et tre. Lignées, 953 Qui parle au lieu de l'autre? La naïveté change de place ou de genre. Jaques Derrida n'est pas l'auteur philosophe qui écrit sur les dessins de Micaëla Henich. Un postulat de séduction et d'intimité,